vendredi 14 septembre 2012

Extrait du tome 4 de la Danse du Lys

 En cours de réécriture :

La jeune fille courait rapidement sur la route pavée, les traits livides, son panier ballotant dangereusement aux bouts de ses bras. Elle le serrait contre elle, jetant de fréquents regards pleins de terreur par-dessus son épaule. Sa respiration était précipitée, ses pensées incohérentes. C’était à peine si elle se souvenait de son prénom. Élise. Sa jupe rouge fouettait ses jambes nues à mesure qu’elle courait, le cœur cognant fortement à ses oreilles. Elle n’en pouvait plus. Elle fuyait les lieux dévastés de son ancienne petite cité depuis deux jours, déjà. Elle avait prévenu tous les hameaux croisés sur son chemin. Les habitants ne l’avaient souvent pas crue.
   Élise se dirigeait vers Tempête, ses immenses yeux bleus clairs affolés posés sur le lointain. Ses longues mèches blondes s’élevaient derrière elle tel un porte étendard. La plaine s’étirait devant elle, ses herbes hautes frôlées par la tendre brise qui s’épanouissait dans les environs. Au loin, on apercevait les contours brouillés d’Oros Ultima, le pic qui dominait la région, enfin les pics, à présent.
   La jeune fille rit de nervosité, les jambes tremblotantes. Ses yeux se voilèrent de grisaille. Brusquement, elle tituba et ses chevilles se heurtèrent férocement. Elle s’écroula, sans force, les joues baignées de larmes. Son panier presque vide roula sur les pavés et quelques prunes s’éparpillèrent dans la poussière. Élise tenta de se relever, en prenant appuie sur ses mains. Elle retomba aussitôt, les joues rouges, une goutte de sueur roulant sur l’arête de son nez. Puis elle se laissa aller sur le dos, épuisée, une main posée sur son ventre. Elle s’était nourrie seulement de prunes les deux derniers jours. Son corps ne pouvait plus soutenir l’effort.
   Sa famille devait avoir été réduite en cendre à l’heure qu’il était, les restes de ses membres éparpillés au quatre vents. Sa tristesse engloutit ses sens. Élise appela la mort de tous ses vœux. Toute sa vie venait de s’écrouler. A quoi bon continuer? Elle ferma les yeux et laissa sa joue épouser le sol. 

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 Ce passage se situe vers le début du 4ème Tome, que j'ai nommé sommairement l'épée de Damoclès. (63 000 mots*) Il s'agit du Tome 3 que j'ai coupé en deux pour qu'il soit plus accessible et surtout, je trouvais que la deuxième partie, celle-ci, manquait de développements. Pour le moment. C'était une mise en bouche, et de toute manière, le tome 2 n'est même pas encore sortie. 
Le personnage d'Elise apparait dans le 5ème tome de la Danse du Lys... 
A suivre, un jour ; seul le premier tome de la Danse du Lys a été publié pour le moment. Je vous invite à vous le procurer : tout s'améliore de livre en livre. : )

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"Mon histoire ne s'accorde ni à leur monde, ni à leur mode de vie; leurs vies et la mienne ne suivent pas le même chemin. J'ai un bien autre monde en tête, qui porte dans le même coeur son amère douceur et sa peine aimée, le ravissement de son coeur et la douleur de l'attente, la joie de la vie et la tristesse de la mort, la joie de la mort et la tristesse de la vie. En ce monde, laissez moi avoir mon monde, et être damné avec lui ou sauvé avec lui."

Gottfried de Strasbourg

"Quand Ils parlent d'espérances trompées,
De Tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater les coeurs;
leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air des cercles éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang."


Extrait de La Muse, d'Alfred Musset, tiré du recueil les Nuits de Mai